AFFAIRE POLAROÏD 3 : LE CRAN OBTIENT GAIN DE CAUSE

Après les policiers du Kremlin-Bicêtre, la soirée de l’EDHEC à Lille, une nouvelle affaire de blackface a été signalée au CRAN par des internautes et des lanceurs d’alerte.

Le groupe Polaroïd 3, qui sort actuellement un disque, et qui doit se produire dans plusieurs salles, à Paris et à Strasbourg notamment, utilise des visuels choquants sur sa page facebook, où apparaissaient des images de blancs grimés en noir, ce qui est le principe même du blackface. Cette image constituait en soi une source de colère légitime pour les internautes.

Mais le CRAN a pu prendre connaissance du clip vidéo du groupe, qui était encore plus choquant. Il mettait en scène des hommes ayant tantôt une tête d’ours, tantôt une tête de noir, donnant l’impression d’une sorte de proximité ontologique entre les deux. Ces individus hybrides portaient un collier de paille et des tresses, comme on en a traditionnellement dans plusieurs régions d’Afrique. Ces deux hommes noirs, sauvages, animaux, suivaient docilement une maîtresse blanche, pourvue d’une coiffe blanche, d’une robe blanche, le tout dans un décor neigeux, tout à fait blanc, évidemment.

Plusieurs internautes ont interpellé le CRAN. Les discussions avec les responsables de la salle, les artistes et la manageuse ont alors permis d’arriver à une solution. Du point de vue de l’intention, les artistes ont affirmé qu’ils n’avaient pas de volonté objective de diffuser un message raciste, mais du point de vue de la réception, le public avait des raisons légitimes se se sentir choqué.

Dans ces conditions, Polaroïd 3 s’est engagé à retirer du clip et de sa page facebook les images concernées, et a présenté des excuses au CRAN et à toutes les personnes qui ont été heurtées par ces visuels*. Par ailleurs, le groupe et la salle se sont engagés à travailler avec le CRAN contre le racisme. Le CRAN accepte ces excuses. Des menaces physiques ont été proférées à l’encontre des artistes, mais aussi à l’encontre du CRAN. Tout cela doit être condamné, tout cela doit cesser.

« Dans un contexte où  »Bamboula »,  »négro » sont présentés par certains comme des insultes  »à peu près convenables », nous, à l’égard du racisme, nous sommes partisans de la tolérance zéro, a déclaré Louis-Georges Tin. Nous remercions Polaroïd 3 d’avoir répondu à notre attente, mais nous remercions aussi les lanceurs d’alerte, qui permettent d’exercer au quotidien la vigilance citoyenne dont nous avons tous et toutes besoin. », a conclu le président du CRAN.

Contacts :
Louis-Georges Tin tinluigi@aol.com 06 19 45 45 52
Ghyslain Vedeux messy@hotmail.fr 06 52 11 00 34

Sous pression du Cran, Polaroid3 annule un concert à Paris

*Déclaration du groupe Polaroid3 :
Avec Polaroid3, nous prônons des valeurs de respect. Au CRAN, et à tous ceux et à toutes celles qui se sont sentis blessés par certaines images tirées du clip « Rivers « , nous présentons nos excuses les plus sincères. Nous n’avions aucune intention raciste ou colonialiste, nous sommes profondément attristés qu’on ait pu nous prêter de telles intentions. Pour nous, il est question dans ce clip d’un imaginaire onirique, de Nature et d’un travail esthétique sur les couleurs. Navrés d’avoir pu heurter une partie du public, nous avons retiré de notre page Facebook les images problématiques, et nous allons faire le nécessaire pour le clip, qui sera modifié. Nous reconnaissons que la lutte contre le racisme nécessite une grande vigilance et nous souhaitons apporter encore à l’avenir notre modeste contribution à cette noble cause. Nous sommes résolument contre toute forme de racisme.

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